• mes-images-304215.jpg

     

    Maintenant le vivre me fâche :

    Et à fin, Magny que tu saches

    Pourquoi je suis tant éperdu

    Ce n'est pas pour avoir perdu

    Mes anneaux, mon argent, ma bourse :

    Et pourquoi est-ce donques ? Pour ce

    Que j'ai perdu depuis trois jours

    Mon bien, mon plaisir, mes amours :

    En quoi ? Ô souvenance grève !

    A peu que le coeur ne me crève

    Quand j'en parle ou quand j'en écris :

    C'est Belaud mon petit chat gris,

    Belaud, qui fut par aventure

    Le plus bel oeuvre que nature

    Fit onc en matière de chats :

    C'était Belaud la mort aux rats

    Belaud, dont la beauté fut telle

    Qu'elle est digne d'être immortelle...

     

    Joachim du BELLAY

    1522 - 1560

     Epitaphe d'un chat Joachim du BELLAY

    Belle journée à tous !

     


    votre commentaire
  •  

                                          !umiere

        

    Quand vient l'été vient le désir de se laisser aller,

    d'en finir avac les contraintes et les plaintes

    pour retrouver la légèreté, la simplicité d'être.

     

    Quand vient l’été vient le désir de ralentir le pas,

    de se promener doucement dans sa vie

    pour en cueillir le goût, en savourer le relief.

     

    Quand vient l’été vient le désir de s’élever

    au-dessus des brumes du chemin

    pour renouer avec ce qui en soi est vivant.

     

    On voudrait tant se poser dans la tranquillité,

    laisser fleurir le silence,

    soigner la qualité de sa présence.

     

    La vraie joie prend par surprise,

    elle surgit moins de ce que l’on prévoit

    que de la réponse que l’on offre à ce qui arrive.

     

    Aux matins pluvieux comme aux matins heureux,

    aux heures tragiques comme aux heures magiques,

    il n’y a d’autre bonheur que celui de répondre présent.

     

    Alors, vient le souffle de rester debout

    et cette douceur du lointain quand on ouvre les mains

    pour accueillir ce qui aujourd’hui sera pain.

     

    Texte de Francine Carillo

    Pasteure et écrivain

    Dans "Saisons spirituelles"

     

    DSC02872.resized

     


    1 commentaire
  •   l homme qui marche

    Jour après jour

    le soleil grignote

    une miette

    au pain de la nuit.

     

    On se prend

    à respirer autrement,

    à regarder

    plus avant,

     

    Là où la sève

    donne lecture

    d'un nouveau printemps.

     

    Mais on ne s'arrache pas

    à l'hiver

    comme on secoue

    la poussière !

     

    Il se peut que l'on reste

    noué

    à ce qui a été,

     

    le corps labouré

    par une tristesse

    qui ne veut pas lâcher.

     

    Il y a pourtant

    toujours vivante,

    une promesse déraisonnable

     

    pour frôler

    de son aile

    les abîmes de l'âme.

     

    Francine Carrillo

    Francine Carrillo est théologienne.

    Elle a effectué des études classiques au Collège de Genève, puis de théologie à Genève et Tübingen. Elle a collaboré au Centre Protestant d'Etudes et à l'Atelier Oecuménique de Théologie, dont deux ans comme codirectrice.

    Elle a coanimé une communauté de base œcuménique pendant quelques années, avant d'entamer un ministère dans la paroisse de Champel depuis 1991, où elle a créé, il y a un peu plus de 4 ans, un Espace de prière qui fait largement place au silence et à l'écoute priante de la Parole.

    Outre une recherche en éthique sur la famille, Francine Carrillo a développé ces dernières années une passion pour l'écriture liturgique et poétique et a travaillé à un renouveau de la pratique de la méditation et de l'accompagnement spirituel dans la tradition protestante.

    Elle a notamment publié Vers l'inépuisable, Labor et Fides, 2003. Elle signe régulièrement une chronique de spiritualité dans Panorama. Elle a reçu le 25 novembre 2011 le Prix Colladon – distribué tous les quatre ans – pour "Le Plus-que-vivant", un recueil de 65 méditations inspirées du Nouveau Testament.

     

     


    2 commentaires
  • Le chat, l'être le plus beau...

    Erilyn est à gauche, ma petite Elysée à droite.

    Création de UPPSALA

     

    L'élégance regarda la femme et,

    après l'avoir adorée, voulut la surpasser.

    Elle y parvint en prenant

    lignes, chevelure et yeux de verre,

    en devenant chat,

    l'être le plus beau...

     

    Guillaume d'Aquitaine

    Dit le Troubadour

    XIIème siècle

     

    Le chat, l'être le plus beau...

     Bon week-end à tous !


    4 commentaires
  •  

    DSC00681.resized

    Dors mignon chat blanc, dors

     Reste à ronronner, reste couché

     Et ferme un peu tes yeux semés d'or ;

    Les souris montrent leur nez aux trous du plancher.

     

    Dors, mignon chat blanc, mignon chat gris,

     Avec ton ruban de soie au cou ;

     Les souris vont venir, les jolies souris

     Que tu griffes à petits coups.

     

      Elles vont s'attabler autour

     De la bonne assiette au gâteau :

    Dors mignon chat blanc à pattes de velours,

    Et ne t'éveille pas trop tôt.

     

      Tristan KLINGSOR

    (1874 - 1966)

    Dors de Tristan KLINGSOR

    Bel après-midi à tous !


     


    7 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique