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On ne peut pas renier ses origines
Normandie
L'expression remonte au XVIème siècle, où l'on disait également la caque sent toujours le hareng.
La pouque désignait un grand sac en jute qui servait à transporter les denrées, le plus souvent des pommes de terre ou du poisson. Le terme trouve son origine dans un vieux mot scandinave, poki, arrivé en Normandie au Xème siècle avec les colons danois et norvégiens. Les pouques utilisées pour transporter le hareng, poisson du peuple, pilier de l'alimentation sur les côtes normandes au Moyen Age, étaient imprégnées d'une odeur indélibile, aussi difficile à masquer que ses origines. On a beau faire, il y a toujours quelque chose qui trahit notre naissance - le déterminisme !
Aujourd'hui en Normandie, le mot pouque décrit un sac, mais aussi une grand poche, comme il y en a sur le devant des tabliers de cuisine. Les poches des vêtements s'appellent des pouquettes.
La caque, quant à elle, d'origine néerlandaise, c'est la barrique dans laquelle on empilait les harengs pour les transporter, et, à partir du XIIème siècle, où l'on entreposait les harengs salés et fumés.
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Pascale LAFITTE-CERTA
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Laridon et César, frères dont l’origine
Venait de chiens fameux, beaux, bien faits et hardis,
A deux maîtres divers échus au temps jadis,
Hantaient, l’un les forêts, et l’autre la cuisine.
Ils avaient eu d’abord chacun un autre nom ;
Mais la diverse nourriture
Fortifiant en l’un cette heureuse nature,
En l’autre l’altérant, un certain marmiton
Nomma celui-ci Laridon :
Son frère, ayant couru mainte haute aventure,
Mis maint Cerf aux abois, maint Sanglier abattu,
Fut le premier César que la gent chienne ait eu.
On eut soin d’empêcher qu’une indigne maîtresse
Ne fit en ses enfants dégénérer son sang :
Laridon négligé témoignait sa tendresse
A l’objet le premier passant.
Il peupla tout de son engeance :
Tournebroches par lui rendus communs en France
Y font un corps à part, gens fuyants les hasards,
Peuple antipode des Césars.
On ne suit pas toujours ses aïeux ni son père :
Le peu de soin, le temps, tout fait qu’on dégénère :
Faute de cultiver la nature et ses dons,
O combien de Césars deviendront Laridons !Livre VIII Fable XXIII
La FONTAINE
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Etre malade ; être de mauvaise humeur
Provence - Alpes - Côte d'Azur
On a l'oeuf lorsqu'on est patraque, que l'on soit réellement malade ou qu'on ait toujours un petit truc qui n'aille pas. On a l'oeuf également quand on est de mauvaise humeur.
Vous ne trouverez aucune explication, ni rationnelle, ni etymologique, qui vienne étayer l'usage de cette expression. Et pourtant la tournure "avoir l'oeuf" est profondément ancrée dans le langage courant.
Hypothèse. L'oeuf en question pourrait ne pas être l'oeuf d'une poule mais un oeuf de la mer, surnom que l'on donne à l'oursin violet qui vit sur le littoral méditerranéen. Dans son roman, Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo décrit un repas à base d'oursins :
Les chercheurs de fruits de mer le coupent en quatre et le mangent cru, comme l'huitre. Quelques-uns trempent leur pain dans cette chair molle. Da là le nom, oeuf de la mer.
Vous connaissez les oursins, ils ont des piquants, sont difficiles à ramasser et à ouvrir sans s'abîmer les mains... Quand on s'y frotte d'un peu trop près, on s'y pique ! Cette blessure pourrait expliquer la maladie et la mauvaise humeur. J'ai bien dit que ce n'était qu'une simple hypothèse... Et peut-être même un simple délire.
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Pascale LAFITTE CERTA
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Entre deux bourgeois d'une ville
S'émut jadis un différend :
L'un était pauvre, mais habile ;
L'autre, riche, mais ignorant.
Celui-ci sur son concurrent
Voulait emporter l'avantage ;
Prétendait que tout homme sage
Était tenu de l'honorer.
C'était tout homme sot ; car pourquoi révérer
Des biens dépourvus de mérite ?
La raison m'en semble petite.
« Mon ami, disait-il souvent
Au savant,
Vous vous croyez considérable ;
Mais, dites-moi, tenez-vous table ?
Que sert à vos pareils de lire incessamment ?
Ils sont toujours logés à la troisième chambre,
Vêtus au mois de juin comme au mois de décembre,
Ayant pour tout laquais leur ombre seulement.
La République a bien affaire
De gens qui ne dépensent rien !
Je ne sais d'homme nécessaire
Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien.
Nous en usons, Dieu sait ! notre plaisir occupe
L'artisan, le vendeur, celui qui fait la jupe,
Et celle qui la porte, et vous, qui dédiez
À messieurs les gens de finance
De méchants livres bien payés. »
Ces mots remplis d'impertinence
Eurent le sort qu'ils méritaient.
L'homme lettré se tut, il avait trop à dire.
La guerre le vengea bien mieux qu'une satire.
Mars détruisit le lieu que nos gens habitaient :
L'un et l'autre quitta sa ville.
L'ignorant resta sans asile ;
Il reçut partout des mépris :
L'autre reçut partout quelque faveur nouvelle :
Cela décida leur querelle.
Laissez dire les sots ; le savoir a son prix.La FONTAINE
Livre VIII Fable XIX
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Avoir un répit ; faire de mauvaises affaires
Auvergne
La quinquenelle, mot d'origine juridique, définit un répit de 5 ans. Au XVIIème siècle, le juge royal pouvait accorder à un débiteur qui était insolvable, mais voulait éviter la saisie ou la faillite, un délai de 5 années pour se remettre à flot. A cette époque, partout en France, faire qinquenelle c'était bénéficier de ce laps de temps pour éponger les dettes.
Le terme quinquenelle est simple à comprendre. Il ressemble à un quinquennat, tous deux émanant de quinquennis qui signifie âgé de 5 ans, un mot composé des termes latins quinque, cinq, et annus, an.
Au figuré, faire quinquenelle, c'est faire de mauvaises affaires, mais aussi être affaibli ou usé, car la dette implique un assujettissement. Aujourd'hui les lois ont changé, la quinquenelle a disparu du paysage législatif mais l'expression fait de la résistance au coeur de l'Héxagone, en Auvergne, où vous pourrez entendre d'un objet, d'un vêtement, d'un bâtiment ou même d'une personne qui a de la bouteille qu'ils font quinquenelle, c'est à dire que la vie leur offre un beau sursis.
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Pascale LAFITTE-CERTA
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