• "Avoir les cheveux raides"

    Aquitaine

    Bienvenue à Bordeaux, où vous ne pourrez pas louper la rue d'Ornano. C'est l'une des principales artères de la ville, située sur la rive gauche de la Garonne. "Friser comme la rue d'Ornano" est une expression typiquement bordelaise et relativement récente. En effet, la rue d'Ornano s'appelait avant rue Couturier et a été rebaptisée en 1861. Quant à savoir pourquoi et comment cette expression est née... Mystère et boule de gomme. Peut-être est-elle une simple illustration de l'esprit que l'on prête volontiers au bordeluche (nom du parler populaire de Bordeaux) caustique, satirique et provocateur. Friser comme la rue d'Ornano, cela ne signifie rien d'autre qu'avoir les cheveux raides comme des baguettes de tambour. Cette expression antinomique fait référence à la rue d'Ornano, réputée être l'artère la plus rectiligne de la ville : une ligne droite, tracée au cordeau au milieu d'une cité aux contours sinueux.

     

    Les plus belles expressions de nos régions

    Pascale LAFITTE-CERTA

    Friser comme la rue d'Ornano


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    Bon week-end à tous !

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  • Comment font les gens ? Olivia de LAMBERTERIE - Extrait -

    La mort est devenue détestable, pas de ça chez nous, mais pourquoi, pour flatter l'espérance de vie de la France ou parce qu'elle a perdu toute espérance ? Plutôt que les laisser partir tranquilles, on préfère s'acharner sur des vieillards immobiles et aphasiques, arrimés dans d'immenses barquettes en plastique, l'image hante Anna (la narratrice). Elle se contraint à regarder droit devant elle lorsqu'elle parcourt les couloirs des Acacias jusqu'à la chambre de Nine, mais les portes grandes ouvertes, au revoir aussi la pudeur, et bien sûr c'est plus simple pour surveillez les pensionnaires, laissent entrevoir des corps impossibles à ignorer. Les Acacias ont ce pouvoir d'ébranler toutes les certitudes. En quoi consiste le respect pour les gisants ? S'acharner sur le moindre quignon de vie en se disant que chaque minute compte et le choyer avec une serviette de toilette en carton, ou consentir au trépas.

    L'état tergiverse, cachez ce sujet que je ne saurais voir. Chacun en est réduit à bricoler dans son coin avec l'espérance démente que meure ce parent qu'il aime afin d'abréger ses souffrances.

    Non, Anna ne peut pas vouloir la mort de sa mère.

    Alors, elle caresse la main de Nine, au grain devenu aussi lisse que du papier de soie, une peau comme une terre brûlée sur laquelle rien ne poussera jamais, en priant pour que les portes du cicel ne s'ouvrent pas trop tard quand même.  Et en remerciant ces infirmières, aide-soignantes, kinésithérapeutes, orthophonistes, extraordinaires de gentillesse, de patience, de délicatesse, cette armée sans moyens et sans plaintes dont les sourires lui font croire en un monde meilleur.

    Comment font les gens ? Olivia de LAMBERTERIE - Extrait -


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    "La mort d'un animal familier est terrible.
    On est souvent physiquement plus intime avec lui qu'avec bien d'autres personnes.
     On le nourrit chaque jour, on le caresse, on le soigne, et il s'en remet alors à vous avec des yeux d'enfant, il est contre vous, dans votre lit souvent, souffle contre souffle, en promenade, sur votre table de travail, dans la salle de bains.
     Personnellement, je n'ai jamais eu une telle proximité avec aucune personne aimée de ma famille.
     Le manque physique, lorsqu'il disparaît, est donc terriblement présent, immédiat. On ne peut rien théoriser, rien tenir à distance."
     
    Annie DUPEREY
     

    La mort d'un animal familier

     


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  • L'absence

    Je voudrais te serrer contre moi et mes bras n'attrapent que le vide. Ton absence est partout car elle ne s'incarne pas. L'absence n'est pas un objet que l'on peut saisir, ni un paysage que l'on peut contempler, ce n'est même pas un sentiment que l'on pourrait nommer, l'absence est la définition de ce qui échappe, et pourtant l'absence est une modalité de la présence, l'absence est d'une présence insolente. L'absence, c'est toi qui n'es plus là du tout. Tu n'existes plus. Je ne crois pas que mon cerveau puisse se figurer ce que ça signifie. Un papa, ça ne devrait pas mourir. On pourrait avoir un papa pour la vie, et pourquoi pas ? Un papa qui ne meurt pas. Tu as rendu l'âme ; mais à qui ? On peut rendre ce qui nous a été donné, mais qui t'en avait fait don, et pourquoi faudrait-il la rendre ? C'était juste un prêt ?

    Je n'arrive plus à te regarder, mon papa, chaque photo de toi est une lame dans le coeur, et je saigne beaucoup ces jours-ci.

    Alors je me prive de ce qui me manque.

    L'absence

     


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