• l homme qui marche

     

    Je crois en ceux qui marchent

    à pas nus

    face à la nuit.

     

    Je crois en ceux qui doutent

    et face à leur doute

    marchent.

     

    Je crois en la beauté, oui

    parce qu'elle me vient des autres.

     

    Je crois au soleil, au poisson

    à la feuille qui tremble

    et puis meurt

    en elle je crois encore

    après sa mort.

     

    Je crois en celui

    qui n'a de patrie

    que dans le chant des hommes.

     

    Et je crois qu'on aime la vie

    comme on lutte

    à bras-le-corps.

     

    Jean-Pierre Siméon

    Né le 6 mai 1950

     

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    24 semaines...


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  • J'étais fragile de Julos BEAUCARNE

       J'étais fragile comme du papier

    J'étais facile à déchirer

    Le moindre petit vent contraire

    M'envoyait de suite en enfer

    J'étais fragile comme du cristal

    Un jour très bien un jour très mal

    A la merci de l'air du temps

    Un mot me griffait jusqu'au sang

     

    J'étais l'argile du potier

    Je me laissais toujours modeler

    Un jour j'ai voulu être moi

    Plutôt qu'une autre sous tes doigts

    J'ai voulu savoir qui j'étais

    Etais-je algue ou la forêt?

    Etais-je la soie ou la laine?

    Le granit ou la porcelaine

     

    Aujourd'hui je vais vers moi-même

    Même s'il en coûte à ceux qui m'aiment

    Trop habitués à me voir

    Docilement suivre leur couloir

    Aujourd'hui je me suis de près

    Je ne me quitte plus jamais

    Je ne m'éloigne plus de moi

    J'allais de guingois, je vais droit

     

    Je suis subtile, je rebondis

    Je suis heureuse et puis je ris

    Il n'y a plus de vent contraire

    Je nage au milieu de la mer

    Je suis légère comme une plume

    Je sors enfin de ma brume

    Je suis bien dans ma propre peau

    Je navigue au fil de mon eau

     

    Julos BEAUCARNE

    Né le 27 juin 1936

     

    Et des bas...

     

    Parfois de Charles JULIET

     

    parfois

    quand on est las

    de marcher

     

    quand les champs de pierres

    succèdent

    aux champs de pierres

     

    qu’il n’est plus de bornes

    ni de critères

    et que la ténèbre s’accentue

     

    parfois

    quand tout vacille

    et se brouille

    que l’on devient cet autre

    que l’on ne peut rejoindre

     

    qu’il faut poursuivre

    encore

    alors que c’est éteint

    l’espoir de s’agenouiller

    un jour près de la source

     

    parfois

    au fond de la douleur

    et de la nuit

     

    on aimerait tant

    que s’achève le voyage.

     

    Charles JULIET

    Né le 30 septembre 1934

     

     

     

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      "Il est des beautés qui excèdent le vocabulaire. Les chats appartiennent à cet ordre."

    Louis NUCERA

    1928 - 2000


      23 semaines...


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    La plus délicate des roses

    Est, à coup sûr, la rose-thé,

    Son bouton aux feuilles mi-closes

    De carmin à peine est teinté.

     

    On dirait une rose blanche

    Qu'aurait fait rougir de pudeur,

    En la lutinant sur la branche,

    Un papillon trop plein d'ardeur.

     

    Son tissu rose et diaphane

    De la chair a le velouté ;

    Auprès, tout incarnat se fane

    Ou prend de la vulgarité.

     

    Comme un teint aristocratique 

    Noircit les fronts bruns de soleil,

    De ses soeurs elle rend rustique

    Le coloris chaud et vermeil.

     

    Mais, si votre main qui s'en joue,

    A quelque bal, pour son parfum,

    La rapproche de votre joue,

    Son frais éclat devient commun.

     

    Il n'est pas de rose assez tendre

    Sur la palette du printemps,

    Madame, pour oser prétendre

    Lutter contre vos dix-sept ans.

     

    La peau vaut mieux que le pétale,

    Et le sang pur d'un noble coeur

    Qui sur la jeunesse s'étale

    De toutes les roses est vainqueur !

     

    Théophile GAUTIER

    Emaux et Camées

    1811 - 1872

     

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  •  

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     Chipie  et  Anne

     

    Cette voix, qui perle et qui filtre

    Dans mon fond le plus ténébreux,

    Me remplit comme un vers nombreux

    Et me réjouit comme un philtre.

     

    Elle endort les plus cruels maux

    Et contient toutes les extases ;

    Pour dire les plus longues phrases,

    Elle n'a pas besoin de mots.

     

    Non, il n'est pas d'archet qui morde

    Sur mon coeur, parfait instrument,

    Et fasse plus royalement

    Chanter sa plus vibrante corde,

     

    Que ta voix, chat mystérieux,

    Chat séraphique, chat étrange,

    En qui tout est, comme en un ange,

    Aussi subtil harmonieux.

     

    Charles BAUDELAIRE

    Les Fleurs du Mal

    (1821-1867)

     

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  •  

    bougie4

     

    Se consume la bougie
    Au rythme de la vie,
    Se consume la vie
    A la lueur d'une bougie.

    Parfumée à ses heures
    Enivrante de douceur
    Flamme haute et fière
    Narguant l'atmosphère.

    Parfois timide et triste
    Vacille mais résiste
    Face à l'ambiance morose
    D'une pièce close.

    Éclairant les veillées romantiques
    Elle devient magique,
    Accompagnant les soirées d'isolement
    Elle calme les tourments.

    Ne jamais la souffler
    Pour ne pas écourter
    La lueur d'espoir latente
    De la vie qu'elle représente.

     

    Auteur inconnu

     

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