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Par Mamounette.OB le 9 Mai 2012 à 00:01
Je crois en ceux qui marchent
à pas nus
face à la nuit.
Je crois en ceux qui doutent
et face à leur doute
marchent.
Je crois en la beauté, oui
parce qu'elle me vient des autres.
Je crois au soleil, au poisson
à la feuille qui tremble
et puis meurt
en elle je crois encore
après sa mort.
Je crois en celui
qui n'a de patrie
que dans le chant des hommes.
Et je crois qu'on aime la vie
comme on lutte
à bras-le-corps.
Né le 6 mai 1950
24 semaines...
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Par Mamounette.OB le 4 Mai 2012 à 10:01
J'étais fragile de Julos BEAUCARNE
J'étais fragile comme du papier
J'étais facile à déchirer
Le moindre petit vent contraire
M'envoyait de suite en enfer
J'étais fragile comme du cristal
Un jour très bien un jour très mal
A la merci de l'air du temps
Un mot me griffait jusqu'au sang
J'étais l'argile du potier
Je me laissais toujours modeler
Un jour j'ai voulu être moi
Plutôt qu'une autre sous tes doigts
J'ai voulu savoir qui j'étais
Etais-je algue ou la forêt?
Etais-je la soie ou la laine?
Le granit ou la porcelaine
Aujourd'hui je vais vers moi-même
Même s'il en coûte à ceux qui m'aiment
Trop habitués à me voir
Docilement suivre leur couloir
Aujourd'hui je me suis de près
Je ne me quitte plus jamais
Je ne m'éloigne plus de moi
J'allais de guingois, je vais droit
Je suis subtile, je rebondis
Je suis heureuse et puis je ris
Il n'y a plus de vent contraire
Je nage au milieu de la mer
Je suis légère comme une plume
Je sors enfin de ma brume
Je suis bien dans ma propre peau
Je navigue au fil de mon eau
Né le 27 juin 1936
Et des bas...
Parfois de Charles JULIET
parfois
quand on est las
de marcher
quand les champs de pierres
succèdent
aux champs de pierres
qu’il n’est plus de bornes
ni de critères
et que la ténèbre s’accentue
parfois
quand tout vacille
et se brouille
que l’on devient cet autre
que l’on ne peut rejoindre
qu’il faut poursuivre
encore
alors que c’est éteint
l’espoir de s’agenouiller
un jour près de la source
parfois
au fond de la douleur
et de la nuit
on aimerait tant
que s’achève le voyage.
Né le 30 septembre 1934
"Il est des beautés qui excèdent le vocabulaire. Les chats appartiennent à cet ordre."
Louis NUCERA
1928 - 2000
23 semaines...
22 commentaires -
Par Mamounette.OB le 27 Avril 2012 à 07:59
La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé,
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.
On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.
Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.
Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.
Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal, pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.
Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.
La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale
De toutes les roses est vainqueur !
Théophile GAUTIER
Emaux et Camées
1811 - 1872
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Par Mamounette.OB le 19 Avril 2012 à 06:10
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil harmonieux.
Charles BAUDELAIRE
Les Fleurs du Mal
(1821-1867)
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Par Mamounette.OB le 17 Avril 2012 à 05:46
Se consume la bougie
Au rythme de la vie,
Se consume la vie
A la lueur d'une bougie.
Parfumée à ses heures
Enivrante de douceur
Flamme haute et fière
Narguant l'atmosphère.
Parfois timide et triste
Vacille mais résiste
Face à l'ambiance morose
D'une pièce close.
Éclairant les veillées romantiques
Elle devient magique,
Accompagnant les soirées d'isolement
Elle calme les tourments.
Ne jamais la souffler
Pour ne pas écourter
La lueur d'espoir latente
De la vie qu'elle représente.Auteur inconnu
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